Nourad: L’enchanteresse d’Al-Rahzan

Nour ferma la porte derrière elle et se mit en marche pour sa boutique à quelques mètres de chez elle après avoir revêtu sa capuche qui lui cachait la moitié du visage et descendait jusqu'à ses pieds. Le port de cette capuche n'est pas sans raison. En effet, cette capuche a pour but de cacher sa beauté ravageuse.

Dotée d'un visage fin, de petits yeux cyans accompagnés par de longs cils noirs, de lèvres pulpeuses naturellement rouge, d'un nez pointu, d'une longue chevelure noire lui avant au bas des fesses, de formes généreuses, le tout enveloppé dans un corps en porcelain ; Nour est de loin la plus belle fille du royaume, et sa voix enchanteresse n'y arrageait pas grand chose. Elle était donc obligé de se camoufler afin de ne pas être stopper à chaque pas par un prétendant. Même si ces derniers attendaient toujours devant sa boutique et entraient en trombe dans celle-ci prétendants vouloir acheter des fleurs, des fleurs qui finissaient par lui revenir car elles lui étaient destinées. Bien qu'elle n'amait pas tous ces regards, elle ne pouvait nier que cela lui était très bénéfique. Toujours tête baissée, elle arriva à sa boutique et déjà un troupeau d'hommes y étaient aggroupé. En soufflant d'agacement, elle ôta sa capuche car elle ne pouvait travailler avec, au grand bonheur des prétendants et au grand malheur des femmes, jalouses. Les hommes ne lui adressèrent pas un mot, trop subjugués par sa beauté, lui donnant le temps d'ouvrir sa boutique et d'y pénétrer. Elle referma immédiatement la porte derrière elle et montra la pancarte qui disait que la boutique n'ouvre qu'à neuf heures, et il n'était que huit heures. Même parler, elle ne faisait pas devant eux, car s'ils étaient captivés par sa beauté physique, il en était pire de sa voix. Elle commença par arroser ses plantes, puis arrangeait les bouquets commandés avant d'ouvrir officiellement le magasin à neuf heures, prête pour une longue journée qui s'annonçait déjà fatiguante et agaçante. ***** Mourad se passa une main sur le visage, épuisé de toutes ses responsabilités. La tête dans les nuages, il se posa cette question, comme à chaque fois quand il est seul : La trouvera-t-il un jour? Cette femme qui fera battre son cœur à un rythme endiablé? Cette femme qui le rendra heureux d'un simple sourire? Mais surtout, cette femme qui l'aimera pour ce qu'il est et non pour ce qu'il a? Il devait admettre que Sara avait le corps d'une vraie femme, qu'elle était bien au lit, mais cela ne lui suffit pas. Plus maintenant. Il veut ressentir ce sentiment que l'on appelle "amour". Ce sentiment unique et magique. Ce sentiment que l'on ressent quand l'on rencontre notre moitié. Ce sentiment qui lui fera ressentir la jalousie. Ce sentiment qui le rendrait possessif et surtout heureux. Il veut rencontrer cette femme unique comme son père l'avait fait jadis. Cette femme qui le regardera comme sa mère regardait son père. Quelqu'un toqua à la porte, le sortant de ses pensées. Toujours tourné vers la fenêtre, il demanda à la personne d'entrer. Alors qu'il entendait le cliquetis des talons, il sut à l'instant qui s'était. Sara. Cette dernière se jetta sur ses lèvres sans lui demander son avis. Il se laissa faire, espérant ressentir quelque chose... mais rien. _Tout va bien mon amour? Demande Sara en s'asseyant sur ses genoux, le dévisageant avec désir. Rien qu'à croiser son regard, il savait déjà ce qu'elle voulait. Sans lui répondre, il l'embrassa et décida d'assouvir son besoin d'homme... ***** Mourad opta pour une tenue traditionnelle blanche et sortit du dressing, keffieh en main. _Où vas-tu mon amour? Lui demande Sara, s'avançant à lui d'une démarche gracile, nue, sans aucune pudeur. _Faire un tour; répondit-il vaguement. _Tu veux que je vienne avec toi? Demande-t-elle une fois de plus, mettant ses mains sur son torse. _Non. _Tu es sûr... _Sara j'ai dit non alors n'insiste pas; réplique-t-il en ôtant sèchement ses mains de son corps. Sara le regarda avec surprise. Qu'arrivait-il à son homme? D'habitude lui qui la couvrait de mots doux avant et après l'acte, depuis trois mois maintenant, il n'était plus l'homme doux qu'elle a connu. Se pourrait-il qu'il est découvert ces cachoteries? Non; tente t-elle de se persuader; si c'était le cas, elle ne serait déjà plus de ce monde. _Quoi? Mais... Son regard noir suffit à la dissuader de continuer, et elle le regarda, sortir de cette pièce comme si il avait le diable à ses trousses. Sa sois-disante promenade la rendit inquiète. Pour une fois qu'il sort en faire une sans elle. Comment ferait-elle cette fois-ci pour l'empêcher de croiser Nour Mahrez? La femme à la beauté hypnotique.