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Les contradictions de l'amour

Les contradictions de l'amour

EKOBE

4.9
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Chapitres

Suivez moi pour l'aventure entre amour et haine....

Chapitre 1 Chapitre 01

Chap I

Je m’appelle Maxine, camerounaise et j’ai 22 ans. Enfant naturelle je ne connais pas mon père et je suis l’unique enfant de ma mère, divorcée d’avec mon beau-père qui s’est lassé d’attendre qu’elle lui fasse enfin son enfant. Ma mère m’a conçue alors qu’elle avait seulement 13 ans. Courroucée ma grand-mère a menacé mon père de l’enfermer s’il tentait de la revoir. Mon père devait avoir à l’époque une vingtaine d’année et tout ce que je sais de lui m’a été rapporté soit par ma grand-mère soit par ma mère. Je crois que les menaces lui ont plutôt facilité la vie. Comment s’occuper d’une fille-mère et d’un enfant quand on a pour seul boulot de boire le vin de raphia au village ?

Dès que je suis née, ma mère a repris le chemin de l’école. Elle faisait plus grande que son âge et n’avait vraiment plus la tête à l’école. Ma grand-mère ne lui a pas donné le lait comme on dit aujourd’hui. Après les classes, elle devait s’occuper personnellement de moi : lessive, repas en plus des tâches ménagères dans la petite cabane villageoise. Après avoir eu son BEPC à 18 ans sa mère l’a confiée une sœur du village qui disait avoir une possibilité d’emploi pour elle à Yaoundé. C’est comme ça qu’elle a été embauchée au Ministère de la Santé comme agent de l’Etat. Elle a appris le secrétariat sur le tard.

Quand ma mère est allée en ville, ma grand-mère lui a demandé de me laisser avec elle. Au bout d’un an de travail, elle a pu devenir indépendante et m’a récupérée. Je suis arrivée à Yaoundé, j’ai découvert la modernité et l’école à 6 ans. Ma grand-mère n’avait pas jugé utile de m’y envoyer au village. Faut dire que rien ne l’encourageait, née d’un père alcoolique et du mère nympho, comme elle aimait à le dire ; cela ne servait à rien de gaspiller ses maigres sous. Cependant, elle s’était bien occupée de moi, me gavant de nourriture comme pour combler le manque d’affection dont je souffrais.

Etrangement, ma mère ne semblait plus s’intéresser aux hommes. Cela lui avait servi de leçon de concevoir à 13 ans. J’étais sa priorité. Elle se privait de presque tout pour que je sois toujours propre et bien mise, veillait à ce que je révise mes leçons, chicotte à l’appui ! Compte tenu du retard, j’ai commencé les classes directement à la SIL grâce à une voisine qui était la nièce de la directrice de l’école publique. Notre demeure était modeste, construite en briques de terre mais crépie au ciment. Une seule chambre et des toilettes extérieures et communes à tous les voisins, environ une dizaine de foyers. Ma mère ne voulait pas que je m’y rende. Je continuais à faire mes besoins dans un pot qu’elle allait elle-même vider. Elle me donnait mon bain dans la cours. Ma mère savait prendre soin de moi. Avant d’aller au travail, elle m’accompagnait à l’école et je rentrais seule, l’école était à quelque mètres de la maison. Je l’attendais chez la voisine dont la fille était ma camarade de classe, Juliette. Le soir arrivé, je priais de bien retenir mes leçons par peur de la bastonnade.

Ma mère ne sortait presque pas. Pour arrondir ses fins de mois, elle faisait des tresses aux voisines. Notre quotidien était stéréotypé jusqu’au jour où ma mère a rencontré mon beau-père. Celui que j’allais appeler papa pendant huit ans a fait irruption dans nos vies d’une manière assez romanesque.

Il s’appelait Laurent. C’était le fils du bailleur. Un an après mon arrivé chez ma mère, son bailleur, un vieil homme, fonctionnaire retraité, est décédé d’une cirrhose de foie. Il buvait toute sa pension à longueur de journée. Son fils, Laurent, parti très tôt en Espagne avec sa mère, une espagnole, est venu aux obsèques. Je ne vais pas vous raconter comment lui et ma mère se sont vus pour la première fois ni comment leur relation a évolué, je n’avais que sept ans. Toujours est-il qu’après les obsèques, Laurent est venu pour annoncer qu’il était le nouveau bailleur. La mauvaise nouvelle c’est qu’il voulait détruire les habitations – les maisons étaient vraiment vétustes- pour construire un hôtel. Qu’est-ce-que les voisins n’ont pas dit ? Beaucoup de mots d’oiseaux, les locataires étaient fâchés. Magnanime, il a donné à tout le monde un préavis de quatre mois en leur demandant de ne plus payer jusqu’à leur déménagement. Après moult discussion et devant cette offre, les locataires ont fini par accepter. Ils avaient le choix ?

Je me suis rendue compte seulement après quelques semaines qu’il y avait un lien particulier entre ma mère et Laurent. Il ne devait plus repartir en Espagne et avait décidé de rester pour s’occuper de sa famille paternelle, de renouer avec elle et de gérer les biens laissés par son père. Ses petit-frères (deux) nés d’un autre père et venus aux obsèques aussi étaient repartis le lendemain. D’abord quand il venait au camp il discutait avec tout le monde dehors dans la cour et puis après il venait maintenant dans notre maison. M’appelait sa petite princesse et avait toujours un cadeau pour moi. Parfois, il nous emmenait dans sa voiture, on mangeait des glaces, je jouais, eux ils causaient et marchaient main dans la main. J’étais impertinente avec les gens mais avec ma mère je tournais la langue sept fois avant de l’ouvrir ; je n’osais donc rien demander ni dire un mot interrogateur. Ce que je devinais s’est avéré réel quand un jour, alors qu’on roulait dans un quartier résidentiel, pas le genre de poto-poto dans lequel on habitait, la voiture s’est arrêtée devant une jolie maison et Laurent de me dire :

-voici ta nouvelle maison ma princesse !

Qui nouvelle maison ?! Moi qui ne connaissais que les quartiers où pour arriver chez toi tu traverses la cuisine d’une voisin puis les toilettes de l’autres ; où quand il pleut on sort tous les récipients de la maison jusqu’aux cuillères pour retenir l’eau suintant de la toiture ; où quand les voisins jouent à papa et maman tu entends tout ?!

Mama ! Après l’ahurissement, j’ai sauté, crié… Laurent qui ne me connaissait pas aussi démonstrative et de peur que je devienne hystérique m’a prise dans ses bras et a tourbillonné avec moi dans les airs. Ma mère nous regardait en riant. La maison était grande et jolie, totalement blanche avac un toit de chaume.

Tout est allé vite, déménagement ; qu’on avait même d’abord quoi ? Seulement nos vêtements et encore ! Maman a partagé ses effets à ses voisines qui nous regardaient partir avec les regards qui plein de joie, qui envieux, qui jaloux. Mes parents, oui j’appelais désormais Laurent Papa, se sont mariés seulement six mois après s’être connus. Nouvelle maison, nouveaux vêtements, nouvelle ma école. Même ma mère ne me battait plus trop. Laurent à chaque fois s’opposait et puis finalement elle était occupée par son nouveau ménage.

Tout était inespéré et nouveau pour moi. Ma mère qui continuait son boulot au Ministère, Laurent l’y avait d’ailleurs encouragé, m’apprenais les bonnes manières. Je suis devenue une fille très distinguée : qui ne parle jamais fort, qui mange avec tous les couverts possibles bref une vraie princesse quoi. J’avais ma chambre à moi, une télé, un mini-dressing. Laurent était un bon père, c’était un homme bon ! Les travaux de construction de l’hôtel avançaient bien et il s’occupait de sa famille paternelle qui avait l’air d’aimer plus son argent que lui mêm ! Il payait les scolarités, les locations des maisons et rationnait même chez ses cousines et tantes. Aujourd’hui je me demande comment, un homme élevé à l’occidentale a pu garder un tel de la famille.

Deux ans plus tard, l’hôtel ouvrait ses portes. Laurent le gérait lui-même. Il avait une formation de chef-cuisinier et avait travaillé en Espagne comme gérant d’un hôtel. Tout semblait allé pour le mieux mais ma mère n’avait toujours conçu et ses belles-sœurs commençaient à jaser. Il y en a qui me considéraient avec haine et condescendance.

Laurent était beau, vraiment, oui j’étais petite fille mais je pouvais quand distinguer un homme beau d’n homme qui l’était moins. Avec son teint métissé, il était grand et prenait plaisir à bien s’habiller. Il plaisait aux femmes et il le savait. Mais ma mère ne semblait pas s’en préoccuper. Elle devait se sentir reconnaissante de l’avoir sortie du trou et de promettre un avenir meilleur pour sa fille.

Moi j’étais dans ma bulle, une vie d’autarcie. Pas très communicative ni à la maison ni à l’école. Les cousines de Laurent me surnommaient la reine d’Angleterre et ma qualifiait d’arrogante. Avec l’adolescence cela ne s’est pas amélioré. J’étais toujours dans ma chambre et même dans le besoin je n’osais pas demandé de l’aide.

Et puis, un jour c’était la fin. JE devais avoir quinze ans et en rentrant de l’école j’ai trouvé une réunion à la maison. Les cousines, tantes de Laurent, Laurent lui-même et une jeune fille d’une vingtaine d’années qui avait l’air enceinte. Quand je suis entrée, personne n’a fait attention à moi. Laurent m’a regardé avec un air désolé. Je cherchai ma mère du regard. Elle n’était pas là je suis montée rapidement dans sa chambre et je l’ai vue entrain de faire ses bagages :

-Ma (je portais le nom de ma grand-mère) va faire tes bagages, on part d’ici.

Je ne comprenais rien.

-Angèle, je t’ai dit que vous pouvez rester ici aussi longtemps que tu veux. Laurent m’avait suivi.

-On part pourquoi ? J’ai demandé. Le regard que ma mère m’a lancé m’a enlevée toute envie d’avoir une réponse à ma question. Je les ai laissés dans la chambre. Mais j’ai tendu l’oreille.

-Angèle, je suis désolée. Je n’ai pas voulu ça. Tu sais que je t’aime. Laurent semblait à sa voix vraiment affligé.

-S’il te plaît dis quelque chose. Cette fille je ne l’aime pas. Ce n’est arrivé qu’une seule fois. Je ne veux pas l’épouser. C’est toi ma femme.

Ma mère toujours silencieuse

- Et la petite ? Comment allez-vous faire ? Angie…

- ah non monsieur ! Là ma mère venait de décoller !

-Durant huit ans j’ai tout supporté, les railleries de ta famille, tes infidélités. Tu n’as jamais rien dit. Ta famille m’a piétinée. Je sais tu les a connu sur le tard, je me disais. Il ne faut pas lui en vouloir. Et moi dans tout ça ? Je suis qui ? Une pauvre fille avec un enfant bâtard qui ne savait pas vers où la vie allait l’emmener ? Même quand tes maîtresses avaient le toupet de m’appeler pour me menacer et se moquer de moi je n’ai rien dit. Je t’ai surprise dans notre chambre avec une femme sur notre lit. J’ai fermé les yeux. Oui je ne peux pas te faire des enfants ! Refais ta vie et oublie-moi. Maxine c’est ma fille je me suis occupée d’elle avant de te connaitre. Ta famille t’a trouvé une femme fertile ? Epouse là je te rends ta liberté. Dès demain envoie moi les papiers du divorce je te les signe illico pas besoin d’aller courir le risque d’une bigamie.

Mes parents s’étaient mariés sous le régime monogamique.

-Et puis je ne veux pas bavarder. Aujourd’hui là la goutte qui devait faire déborder le vase a coulé.

-Mais où allez-vous vous installer ?

Hum Laurent semblait tout à coup moins enclin à supplier. Comme s’il était soulagé de la tirade de ma mère.

-Je vais chez une amie.

-Je sais que j’ai merdé. Mais s’il te plaît pour la petite restez ici cette nuit et demain vous pourrez partir.

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