Il est jeune, oui, il n'a que 18 ans. Il s'appelle Morane et c'est un oméga récessif. Rien ni personne ne l'accepte ni sa famille ni la société alors il décide de fuir. Que va-t-il lui arrivé ?
-" Il faudra te le rĂ©pĂ©ter combien de fois Moran ! Tu ne parles que lorsque je t'en donne la permission. 18 ans que je perds mon temps Ă t'Ă©duquer mais rien n'y fait. En plus, d'ĂȘtre omĂ©ga, tu es rĂ©cessif et en plus impoli."
De toute maniÚre, quoi que je fasse ça ne va pas. Mon maßtre ou plutÎt mon pÚre me haïssait. Pour lui, je suis un monstre comme tous les autres oméga hommes qui peuplent cette terre.
Il n'a pas toujours été comme ça. En effet, mon deuxiÚme pÚre était aussi un oméga et il l'aimait plus que tout. Néanmoins, à ma naissance mon pÚre Alpha a peu à peu délaissé son fiancé ce qui a créé un grand vide en lui en plus du baby blues. C'est comme ça qu'il s'est mit à tromper mon pÚre Alpha à la recherche d'une quelconque attention car, tout simplement, il en avait besoin.
Un jour il est tombé amoureux d'un de ces plans qui était un concurrent direct de mon pÚre. Ce dernier l'a donc manipulé pour qu'il sabote le travail de mon pÚre Alpha. Et c'est ce qu'il s'est passé. Mon pÚre oméga lui a fait perdre plusieurs gros contrats dont celui avec une famille coréenne, les Kim. C'est d'ailleurs l'une des plus grandes familles qui dirigent notre pays.
Tous ces contrats, mon pĂšre omĂ©ga les a donnĂ© Ă son amant. Depuis ce jour, mon pĂšre alpha dĂ©teste les omĂ©gas car celui qu'il a le plus aimĂ© a brisĂ© tous ses rĂȘves. En effet, il voulait rentrer dans le top des familles les plus influentes de CorĂ©e et pour se faire, il fallait qu'il signe un contrat avec un membre de cette grande famille. Et bien sĂ»r, les Kim en font partie.
-" Retourne dans ton trou jusqu'Ă nouvel ordre!
Je ne préférais pas répondre.
-Hanna, viens le chercher !
-Monsieur, maĂźtre Morane est trĂšs...
-Tu oses discuter de mes ordres ? Dit-il d'un ton menaçant.
-Non, bien sûr que non monsieur."
Hanna est la domestique de notre maison. Elle est jeune, gentille et attentionnĂ©e mais surtout c'est une bĂȘta alors mon pĂšre la mĂ©nage. Je dirais mĂȘme qu'il la traite plus comme sa fille que moi. C'est une situation qui me peinait avant mais plus maintenant.
Elle s'approcha, l'air désolée mais je ne la regardais pas. Je n'aime pas son air rempli de pitié. Certes mon propre pÚre me maltraite mais j'ai encore de la fierté et je compte bien me sortir de cette situation. Et le plus vite serait le mieux maintenant que je suis majeur.
Arrivé devant la porte de mon "trou" comme il appelait ma chambre, Hanna se retourna vers moi un doux sourire au lÚvre.
-"Tient Morane, c'est de l'eau et quelques barres de céréales. J'essayerais de te rapporter plus de choses à ...
-Je n'en veux pas.
-Pardon ? Mais tu sais mieux que quiconque que ton pĂšre Ă l'intention de te torturer jusqu'Ă la mort par Ă©puisement.
-Je sais mais je ne compte pas mourir comme ça.
-Morane tu n'es qu'un oméga. Jamais tu ne...
-Va-t'en."
J'ai l'air dur avec elle mais je reconnais son importance dans ma vie. Sans elle, je n'aurais jamais atteint ma majorité. Elle était partie me laissant seul dans cette piÚce sombre, froide et insalubre. Elle n'est composée que d'un vieux matelas pour enfant et une vieille couverture moisie.
Pris d'un vertige, j'allais m'asseoir sur le matelas pour attendre, juste attendre. la sueur commençant Ă perler sur mon front je compris que la fiĂšvre montait. Cela devait ĂȘtre Ă cause des bleus qui tĂąchaient mon corps.
Il fallait que je m'enfuis et le plus tÎt serait le mieux. C'est la raison pour laquelle je me suis comporté ainsi avec Hanna. Je ne voulais pas qu'elle soit accusée de quoi que ce soit. En espérant que mon attitude froide à son égard ait convaincu mon pÚre.
J'aurais bien voulu la prendre dans mes bras avant qu'elle ne s'en aille mais cela allait rendre la sĂ©paration trop difficile. Je la considĂšre comme ma mĂšre, elle a tout fait pour moi. C'est la seule personne qui ne m'a jamais abandonnĂ©, elle a tant sacrifiĂ© pour me protĂ©ger mĂȘme face Ă mon pĂšre. Alors cela me fait de la peine de la quitter et encore plus dans ces circonstances.
-"Merci Hanna."
Je devais attendre que le soleil se couche. J'avais eu le temps de subtiliser les clĂ©s de la maison de la poche de Hanna durant le chemin jusqu'Ă mon trou. Et si je me souviens bien, l'horloge du salon indiquait 15h45 Ă ce moment-lĂ . Sachant qu'il n'y a pas de fenĂȘtre oĂč je suis, il a fallu que je compte les secondes, les minutes puis les heures jusqu'au soir.
A 21h je commençais Ă me prĂ©parer, je vĂ©rifiais mes poches une derniĂšre fois. Il y avait la montre que mon pĂšre omĂ©ga m'avait laissĂ© en souvenir, la clĂ© de la porte d'entrĂ©e et ma Ventoline. Alors que j'allais me lever pour me prĂ©parer Ă dĂ©foncer la porte, une gĂȘne respiratoire se fit sentir.
-"Merde, ce n'est pas le moment !"
Je pris la Ventoline quand une quinte de toux suivit. Tout cela à cause de l'insalubrité de ce qui me sert de chambre. Oui, je n'ai pas toujours été asthmatique, au contraire je suis né en trÚs bonne santé. C'est mon environnement qui m'a rendu malade.
AprÚs deux pompes et un peu de repos, la pression se fit moins ressentir mais je sentais qu'une autre se préparait. Néanmoins je n'avais pas le temps car à 21h30 le gardien devait effectuer sa relÚve. Cela durait normalement 10 minutes et ils se retrouvaient dans leur bureau derriÚre la maison.
Je devais donc me presser car il était déjà dans les alentours de 21h15. Mais alors que j'allais défoncer la porte, j'ai remarqué un filet de lumiÚre qui passait sur la tranche de la porte au niveau de la poignée. Je m'approchais pour vérifier et effectivement, Hanna n'avait pas fermé à clé. Je ne savais pas quoi faire entre la remercier un l'insulter. Mais je n'avais plus le temps, sans plus attendre j'ouvris la porte et me mis à courir vers les escaliers qui donnait au rez-de-chaussée. Ou plus précisément l'arriÚre des escaliers du hall d'entrée.
Doucement, je pris le trousseau de clĂ© et ouvrit la premiĂšre porte. Puis doucement je sortis du sous sol en faisant attention Ă ne pas faire de bruit. Je me levais et me dirigeais rapidement vers la porte d'entrĂ©e. En passant je regardais dans le salon qui se trouvait Ă droite pour vĂ©rifier l'heure. Il Ă©tait 21h32, il ne me restait donc que 8 minutes. Doucement, je mis la clĂ© dans la porte et lorsque je m'apprĂȘtais Ă tourner mon souffle se coupa.
Ma vision se brouille, ma poitrine se serre et l'air se fait rare dans mes poumons. La toux ne tarde pas à arriver suivie d'une perte soudaine d'énergie. Je fis tomber les clés qui fit un grand bruit alors que mes oreilles commençaient à siffler, une main se posa sur mon épaule et une autre fouilla dans ma poche. Ensuite, la Ventoline était posée sur ma bouche. Je retirais le peu d'air qui se trouvait dans mes poumons et je l'ai pris en bouche. La personne appuya, puis me l'a mise dans les mains pour aprÚs prendre les
clés, ouvrir la porte et me pousser à l'extérieur.
-"Vite Morane, va t'en et ne te retourne jamais !" Cria Hanna.
Je n'avais pas de force, mon corps était tremblant d'épuisement et transpirant de fiÚvre. J'ai dû mettre une ou deux minutes avant de me lever. La main sur ma poitrine, alors que des pas se rapprochaient de moi, je commençais à courir aussi vite que je pouvais. Les larmes aux yeux, je ne voyais à peine la porte de la sortie. Mais je devais y arriver pour moi, oui surtout pour moi.
Je posais la main sur la porte alors que le garde hurlait derriĂšre moi. Sans mĂȘme me retourner j'ouvris la porte et continuai mon parcours. Non sans trĂ©bucher, je courais jusque dans une forĂȘt Ă 200 m de la maison. Ăa devait ĂȘtre l'adrĂ©naline car sans cela je n'aurais jamais pu bouger le moindre muscle. Je continuais Ă courir, ou peut-ĂȘtre marchĂ©, sans doute que c'Ă©tait le paysage qui avançait alors que je restais paralysĂ© par l'Ă©puisement.
Pour la premiĂšre fois je regardais derriĂšre moi. Il n'y avait personne, il n'y avait rien...
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