Dans un monde marqué par la trahison et la rédemption, Gladstone, une ville autrefois prospère, devient le théâtre de batailles épiques et de passions dévorantes. Au cœur de cette tourmente, deux âmes se trouvent et s'unissent : Jamieson, un leader charismatique aux secrets douloureux, et le narrateur, un combattant déterminé à défendre son foyer. Ensemble, ils affrontent des ennemis extérieurs et des traîtres parmi leurs alliés, reconstruisant la ville tout en forgeant des alliances improbables. À travers les cendres de la défaite et les chaînes de l'héritage, leur amour devient une force indomptable, une lueur d'espoir dans l'obscurité. Mais chaque victoire a un prix, et les ombres du futur menacent constamment leur paix fragile. Dans un mélange de tendresse et de stratégie, de passion et de guerre, Jamieson et son compagnon découvrent que la vraie liberté vient de l'acceptation des cicatrices du passé et des promesses de l'avenir. Leur voyage, marqué par des batailles intenses et des nuits de réflexion, révèle une vérité essentielle : l'amour et la résilience peuvent surmonter toutes les épreuves, offrant une fin heureuse à ceux qui osent rêver et se battre pour un avenir meilleur.
Chapitre 1 Chapitre 1
La demeure de Gladstone s'élevait majestueusement au-dessus des terres environnantes, imposante et sombre, un reflet de la vie que j'y menais. Depuis aussi loin que je me souvienne, cette maison avait été mon univers, une cage dorée où chaque coin semblait murmurer des histoires de souffrance et de désespoir. Je n'avais que cinq ans lorsque j'avais été recueillie par Lord Harland et Lady Eleanor Carstairs, mes oncles et tantes de fortune, après la mort tragique de mes parents. Ce qui aurait dû être un sanctuaire s'était rapidement révélé être un enfer.
Les premières années à Gladstone étaient marquées par une solitude écrasante et des règles strictes imposées par Lady Eleanor, une femme froide et sévère dont le regard perçant semblait toujours trouver mes moindres fautes. Lord Harland, quant à lui, n'était guère mieux. Il avait un visage de pierre, jamais un sourire, toujours des critiques acerbes. Je me souviens encore de la fois où, à sept ans, j'avais renversé un vase précieux. La punition avait été immédiate et brutale. Les échos de ses cris résonnent encore dans mes souvenirs.
"Anne! Comment oses-tu être si maladroite!" hurlait-il en me tirant violemment par le bras. "Tu es une honte pour cette maison!"
Chaque jour, je m'efforçais de passer inaperçue, de m'éclipser dans les ombres, espérant échapper à leur cruauté. Mais les ombres de Gladstone avaient des yeux, et je n'avais jamais réussi à me cacher bien longtemps. Les jardins, autrefois magnifiques, étaient devenus un refuge pour mes larmes silencieuses. Je passais des heures à errer parmi les statues et les buissons, cherchant du réconfort dans la nature quand les humains me tournaient le dos.
Un jour, alors que je me cachais dans un coin reculé de la roseraie, j'entendis des pas légers approcher. Par réflexe, je me recroquevillai, craignant la présence d'un des Carstairs. À ma grande surprise, ce fut une jeune domestique, une fille de mon âge, qui se pencha vers moi.
"Vous allez bien, mademoiselle?" demanda-t-elle doucement.
Je levai les yeux, rencontrant son regard compatissant. C'était Sarah Bennett, une nouvelle venue à Gladstone. Elle avait des cheveux bruns et bouclés, un sourire timide mais sincère, et des yeux d'un bleu perçant qui semblaient voir au-delà de ma façade brisée.
"Je... je suis Anne," murmurai-je, hésitante.
"Je sais," répondit-elle avec un sourire chaleureux. "Je m'appelle Sarah. Voulez-vous bien me dire pourquoi vous pleurez?"
Il y avait quelque chose dans sa voix, une douceur que je n'avais jamais entendue chez les Carstairs. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentis en sécurité. Les mots commencèrent à couler, maladroits d'abord, puis de plus en plus rapides, comme si une digue avait cédé.
"Lady Eleanor... elle m'a encore punie. Je n'ai rien fait de mal, je vous le jure! Je voulais juste un moment de paix..."
Sarah hocha la tête, comprenant sans un mot. "Je sais ce que c'est. Ils ne sont pas tendres avec le personnel non plus. Mais vous n'êtes pas seule, Anne. Nous devons veiller les uns sur les autres."
À partir de ce jour, Sarah devint ma confidente, mon alliée dans cet univers oppressant. Nous nous retrouvions en cachette pour échanger des histoires et des secrets, construisant un monde à nous, loin des cruautés de Gladstone. Son amitié m'était devenue précieuse, une lueur d'espoir dans les ténèbres de ma vie.
La maison, malgré son apparence austère, regorgeait de recoins mystérieux et de passages secrets que nous avions pris l'habitude d'explorer. Un soir, alors que la lune éclairait faiblement les couloirs déserts, Sarah et moi découvrîmes une porte dissimulée derrière une tenture poussiéreuse. Curieuses, nous l'ouvrîmes et tombâmes sur une pièce oubliée, remplie de livres et de vieux objets.
"Regarde ça!" s'exclama Sarah en tenant un vieux journal.
Nous le feuilletâmes avec précaution, découvrant des récits de la vie à Gladstone avant l'arrivée des Carstairs. Les pages racontaient des histoires de fêtes somptueuses, de rires et de musique – tout ce qui manquait désormais dans cette maison.
"Peut-être que nous pourrions ramener un peu de cette joie ici," suggéra Sarah, les yeux pétillants.
"Comment? Ils ne nous laisseront jamais faire quoi que ce soit de joyeux," répondis-je, sceptique.
"Nous devons être plus malignes qu'eux," dit-elle avec un clin d'œil. "Et puis, chaque petit moment de bonheur compte, non?"
Ainsi, nous commencions à organiser de petits événements secrets pour égayer nos vies et celles des quelques domestiques qui nous soutenaient. Une fois, nous avions réussi à organiser une petite fête clandestine dans la cuisine, profitant de l'absence des Carstairs partis pour une soirée en ville. Le rire, si rare dans cette demeure, résonna dans les murs, apportant une chaleur nouvelle.
Malgré ces moments de répit, la réalité ne tarda jamais à reprendre ses droits. Lord Harland et Lady Eleanor continuaient de régner en tyrans, leurs punitions devenant de plus en plus sévères. Mais avec Sarah à mes côtés, je trouvai la force de résister, de croire qu'un jour, je pourrais échapper à leur emprise.
Les années passaient, et je grandissais sous leur joug impitoyable. Mon esprit se forgeait, devenant aussi résistant que l'acier. Sarah, elle, était mon ancre, me rappelant chaque jour que l'amitié et la compassion pouvaient survivre même dans les pires conditions.
Un après-midi, alors que Sarah et moi nettoyions la bibliothèque, Lady Eleanor fit irruption, son visage marqué par une colère froide.
"Anne, je t'ai cherchée partout! Tu oses encore te cacher dans cette maison comme une vermine? Et toi, Sarah, comment oses-tu encourager ces comportements indignes?"
"Je ne me cachais pas, madame," répondis-je, essayant de garder mon calme. "Je travaillais, comme vous l'avez ordonné."
"Ne me mens pas!" Elle me gifla brutalement, le bruit sec résonnant dans la pièce silencieuse. "Tu n'es qu'une ingrate, un poids pour cette maison!"
Sarah intervint, sa voix tremblante mais déterminée. "Madame, c'est moi qui ai demandé à Anne de m'aider ici. C'était nécessaire."
Lady Eleanor la regarda avec dédain. "Ne crois pas que ton insolence passera inaperçue, Sarah. Vous paierez toutes les deux pour cette désobéissance."
Elle quitta la pièce, nous laissant dans un silence lourd. Je touchai ma joue endolorie, sentant les larmes monter, mais Sarah posa une main réconfortante sur mon épaule.
"Ne laisse pas leur cruauté te briser, Anne. Nous sommes plus fortes que ça."
Je hochai la tête, déterminée à ne pas leur donner la satisfaction de me voir pleurer. Avec Sarah à mes côtés, je savais que je pouvais survivre à tout.
Ce jour-là, quelque chose changea en moi. Je compris que, malgré la souffrance, l'amitié pouvait être une force indomptable. Sarah et moi avions tissé des liens qui résistaient à la tyrannie des Carstairs. Ensemble, nous étions prêtes à affronter les ombres de Gladstone, à trouver notre propre lumière dans cette obscurité oppressante.
Mais même dans notre alliance, je sentais que quelque chose de plus grand se préparait. Des murmures couraient parmi les domestiques, des rumeurs d'un changement imminent, d'une arrivée qui bouleverserait tout. Je ne pouvais deviner alors à quel point ces murmures étaient prophétiques, et à quel point la présence de Jamieson Merrick allait transformer nos vies à jamais.
La demeure de Gladstone, avec ses secrets et ses ténèbres, était sur le point d'être secouée jusqu'à ses fondations. Et au milieu de cette tourmente à venir, Sarah et moi devions rester soudées.
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