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La confluence des sens

La confluence des sens

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Chapitres

La confluence des sens est le récit initiatique de Louis : garçon torturé et ne se sentant pas en phase avec les jeunes gens de sa génération. Une rencontre déterminante changera son quotidien monotone et creux. Monique, femme plus âgée, fera découvrir au jeune homme, un peu malgré lui, les plaisirs de la chair. Il croisera par la suite des personnages hauts en couleur qui le pousseront dans ses derniers retranchements et parfois au-delà de ses limites. Pourtant, en définitive, et en dépit de la direction étrange qu’a prise sa vie, Louis trouvera surtout un sens à celle-ci et, en filigrane, l’amour. À PROPOS DE L’AUTEUR Cyrille Degat a toujours été amateur de littérature. Il y trouve un espace de liberté absolu, comme à nul autre pareil. On voyage, on s’évade, on rêve, on aime, on déteste, tout le spectre des émotions y passe. Puis, un jour, à force de dévorer les livres des autres, il a décidé d’écrire le sien. Il s’est ainsi créé un autre monde dans lequel ses propres interdits n’ont plus cours.

Chapitre 1 No.1

M.

Louis l’avait rencontrée par une journée chaude de juillet

Il devait sortir avec une amie, boire un verre, aller au restaurant, pour finir en boîte de nuit, bien que cette dernière option lui déplût. Précisons qu’en fait de sortir avec une amie, il s’agissait surtout pour lui de servir de chauffeur, car à défaut d’autres qualités, Louis possédait une antique voiture, aussi moche qu’elle était fiable.

Son amie donc, Carine, craignant sans doute de sortir seule avec lui, demanda à sa meilleure amie Murielle de les accompagner. Louis soupçonnait Carine de vouloir se débarrasser de lui en refilant son trop libidineux chauffeur à son amie, ou allez savoir encore quel plan tordu toutes deux avaient pu imaginer. Il ne connaissait pas Murielle, sinon que par entendre Carine la citer à tout propos.

D’un naturel docile, il avait surtout escompté multiplier ses chances par deux d’arriver à ses fins en accompagnant ces demoiselles dans leurs pérégrinations nocturnes.

Sa stratégie était simple : être un parfait gentleman en toute occasion, serviable, aimable, poli et usant d’un humour le plus subtil possible. Nul doute qu’il finirait bien par obtenir un résultat, peu importait avec laquelle, et si les dieux étaient avec lui, peut-être avec les deux ! On pouvait toujours rêver. On pourra mesurer l’abîme de naïveté dans laquelle ses vingt ans le plongeaient.

Il élaborait donc ce plan en conduisant, tout en écoutant d’une oreille distraite la logorrhée de sa passagère. Cette dernière lui indiquait la route à suivre entre deux commentaires sur la lâcheté masculine qui n’avait d’égal que la pureté des sentiments féminins.

Le village où habitait Murielle était isolé dans la montagne et la route serpentant entre champs et forêts, ruisseaux et vallons, exhalait toutes les odeurs bucoliques de la campagne : ici le foin, là le sous-bois, ou là encore la reine des prés. Au plaisir olfactif, s’ajoutait le ravissement des yeux où la nature encore sauvage alternait avec les zones de culture à l’échelle humaine. Vraiment, l’endroit n’avait pas son pareil pour mettre les sens en éveil. Arrivés au village, il fallait encore emprunter un embryon de route pour rejoindre le hameau, lui-même excentré du village pour rallier la maison de Murielle. Un petit surplus de ravissement avant d’arriver à destination : une ferme qui semblait avoir été là depuis des temps séculaires.

*

Carine, après avoir frappé à la porte et sans attendre de réponse, les fit pénétrer dans la bâtisse où la fraîcheur et la pénombre contrastaient avec l’extérieur baigné du soleil vif de cette fin d’après-midi.

Il la devina plus qu’il ne la vit, mais étaient-ce ses sens en émoi ou un sort jeté, il se sentit immédiatement attiré, et comme fou de désir.

Ils étaient dans la cuisine, et ses yeux s’étant habitués à l’obscurité relative, son observation qu’il espérait la plus discrète possible lui confirma sa première impression. Le flot de paroles ininterrompu de Carine était en cet instant son plus précieux allié, car il eût été bien maladroit pour entamer la moindre conversation. Au lieu de cela, il ne put qu’esquisser un minable bonjour, qui lui fut rendu avec un regard appuyé et un demi-sourire, le tout le plongeant dans un océan de volupté…

Elle ne rentrait pas dans les canons de la beauté : plutôt forte et bien charpentée, mais tonique et ferme, elle se déplaçait avec souplesse, comme en glissant. Elle était vêtue d’une jupe légère qui eut pu être transparente si la lumière avait été propice ; la hauteur de jupe laissait voir la moitié des mollets, massifs, musclés et bien dessinés ; des mules rendaient visibles les ongles de pieds vernis d’un rouge bordeaux. En haut, un débardeur rouge moulant laissait deviner un soutien-gorge robuste, qui pourtant semblait avoir du mal à contenir une poitrine opulente, à la peau diaphane, et qui cherchait à s’échapper de sa prison de dentelle. Ses seins volumineux faisaient un bloc à la consistance liquide louvoyant au gré des mouvements, et contrastaient de manière hypnotique avec la fermeté du reste du corps. Les bras nus, de la taille de jambes chez d’autres, étaient prolongés par des mains soignées, mais de travailleuse manuelle. Louis se prit à imaginer cette main, tenant fermement le pis d’une vache pour en extraire le lait et cette pensée manqua de le faire défaillir. Le visage était régulier, bien rempli, muni d’une bouche bien dessinée et charnue et son regard semblait lire en lui comme dans un livre ouvert.

Il avait les plus grandes difficultés à réprimer une érection naissante, des gouttes de sueur perlaient sur son front, et a contrario, sa bouche était sèche. Craignant de perdre totalement le contrôle, il demanda le chemin des toilettes.

*

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